Quan ya makan (il était une fois) .....

Des dizaine de gens sont assis par terre, sur leurs vélos ou mobylettes, formant un cercle nommé la Halqa. Au milieu un conteur... Seul, face à la foule, il commence alors un spectacle sans maquillage ni artifices et sans distances scéniques. C'est un film, une véritable pièce théâtrale...  halqa

 

La place Jemaa El Fna as toujours était un lieu de prédilection pour les conteurs. l'univers qui entoure la place, les charmeurs de serpents, les musiciens, les marchands et artisans participent à la halqa. Le conteur utilise la place pour planter son décor : il joue sur les sens de son auditoire en mentionnant leur environnement proche comme support à la narration. Ainsi, l'histoire conté s'enrichit des odeurs, des saveurs, et des bruits qui entourent la place.

 

Véritable théâtre de la ville, celle ci à toujours fasciné les voyageurs. Déjà en 1910, l'un d'eux relata ses première impressions : " une place étrange sur laquelle les montagnes, accourues du fond de l'horizon, penchent leurs têtes neigeuses pour regarder ce qu'il se passe. Toute l'âme du sud est la, dans ses cercles de curieux qui, du matin au soir, se fond et se défont de quelques bateleurs, avec la mobilité des fumées" (Jérome et Jean Tharaud, Marrakech ou les seigneurs de l'atlas,1910). Elle réunis tout aussi bien marrakchis, marocains et occidentaux. Pour les uns elle est l'emblème de la ville, pour les autres, objet de rêve et de désir.

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Mais cette place, énonce aujourd'hui une réalité disparue. en effet le nombre de conteurs diminue et cela mais en péril cet art oral et populaire (18 en 1970, 7 en 2010). Heureusement une réflexion sur une possible évolution de leurs statuts voit le jour. Des festivals de Halqa, visant à réconcilier le public fleurissent un peu partout dans le pays (Taroudant, Fes).

 

L'oralité et sa mémoire son de merveilleux héritages offert par l'humanité que nous devons de transmettre et sauvegarder...

 

 

 

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